Dernièrement j’ai attrapé la fièvre des articles qui commencent par un chiffre. C’est concret, ça va droit au but, et ça me permet d’annoncer en avance le nombre de points que j’ai envie de discuter dans l’article 😊! Et aujourd’hui, on va parler de conseils adaptés aux “jeunes“ cette catégorie qu’on quitte sans trop le sentir, jusqu’à se prendre un coup de vieux énorme.
Comme je n’ai que 23 ans à l’heure où je rédige ces lignes, je n’endosserai donc évidemment pas le rôle du briscard forgé par l’expérience de la vie et habitué à naviguer les crises (même si les cryptos m’ont appris que -90%, ça pique). Au contraire, j’ai écumé les forums pour récolter les enseignements des vétérans de la vie, leurs conseils et leurs erreurs. L’exercice a été extrêmement instructif pour moi, c’est donc logiquement que je vous invite à en partager les résultats !
Benoit et Moi avons d’ailleurs déjà traité la plupart de ces sujets séparément, cet article est donc un concentré qui entend réunir tout ce que une personne qui débute dans la vie active a besoin de savoir. Que ce soit les principes de sécurité financière, les pièges de la pression sociale, ou des astuces qui vous économiseront des k€, ces 6 points vous éviteront de regretter les années d’opportunité financière que sont votre jeunesse. Le tout dans le respect du credo des Money Doctor : Construire son indépendance financière, sans transiger sur son bien être.
Commençons !
1. Se lancer dans la vie sans avoir défini d’objectif de long terme
Se lancer dans la vie sans avoir défini ses objectifs est une recette certaine pour récolter les regrets. En effet, la ressource la plus précieuse dans une quête à l’indépendance financière, c’est le temps, et enchainer les jours sans avoir à l’esprit un but fixe revient à en gaspiller.
Bien sûr, certains diront que souvent, nous n’atteignons pas nos objectifs, car des imprévus surviennent. D’accord, mais est-ce que cela rend les objectifs inutiles ? Pas si sûr…
Définir des objectifs sert à :
- Mesurer votre progression dans le temps,
- Vous motiver à poursuivre lorsque les problèmes surviennent,
- Vous permettre d’identifier vos faiblesses lorsqu’elles surviennent et d’y remédier le plus vite possible,
- Éviter des regrets.
Et je ne parle pas que des finances ! Faire du sport (6-pack où es-tu 😓), éliminer tout son stress, assainir son mode de vie sont autant d’objectifs que tout futur Money Doctor se doit de poursuivre !!
Pour l’inspiration, voici certains exemples auxquels Benoit a pensé (lien de l’article entier pour les plus motivés).
2. Recourir souvent à la dette
Et je parle là du découvert, cet argent imaginaire qui fausse notre situation financière en nous permettant d’aller au-delà de notre budget.
Je ne parlerai pas du découvert avec agios (inclut les découvert autorisés et les dépassements), car ce n’est qu’un crédit à la consommation dont le coût varie entre 7% pour les banques les plus clémentes (si on peut encore parler de clémence) et va jusqu’au taux d’usure. Développer son indépendance financière et recourir régulièrement au découvert majoré sont deux concepts incompatibles, et ne méritent pas qu’on s’y attarde plus que ça.
Le sujet que je souhaite précisément traiter, c’est le recours régulier au découvert à taux 0%. A mon humble avis, il est également à proscrire !
Même si c’est de apparemment une avance “gratuite” sur vos revenus futurs, le découvert gratuit vous décourage de respecter un budget strict, en vous faisant miroiter la possibilité de quelques centaines d’euros supplémentaires.
Si effectivement le coût de l’avance est nul, le découvert vous empêche de développer la discipline nécessaire à la tenue d’une stratégie d’investissement sur le long terme. C’est là son véritable effet néfaste.
Petit point d’attention, Benoit a un avis différent sur la question ! Malheureusement (pour nous), ce Money Doctor se prélasse actuellement sur les plages du Sud-Est de l’Asie. On attendra son retour pour avoir sa version.
EDIT [Benoit]. Je me permets d’ajouter mon petit grain de sable à présent que je suis de retour… J’utilise effectivement très souvent mon découvert autorisé. Rarement pour 500 €, en règle générale pour des petits montants. Je n’aime pas du tout avoir de l’argent sur mes comptes bancaires ou mes livrets, j’ai l’impression que c’est de l’argent qui dort ou demande à être dépensé. Donc je limite. Cela m’évite aussi de checker en urgence mes comptes en fin de mois si j’ai dépassé mon budget de quelques dizaines d’euros (car je dépose le montant exact de mon budget mensuel sur mes comptes). En revanche, et Mounir va apprécier lire cela, j’essaie de ne plus y avoir recours. Je commence doucement à me ranger à ses arguments 😉
Aussi, ce point là concerne les personnes qui peuvent se permettre d’éviter le découvert. CàD les personnes sont les dépenses à découvert ne relèvent pas d’une urgence. Autrement, en l’absence d’une épargne de précaution ou d’un prêt gratuit par vos proches, recourir au découvert est un mal nécessaire.
Vous voulez une solution pour ne jamais recourir au découvert ? Bien sûr, voici donc :
3. Ne pas constituer un fonds de précaution
J’en ai déjà parlé dans “4 erreurs qui retarderont votre indépendance financière”, donc je vais faire un geste écologique et recycler mon contenu #GreenEarth
“Une épargne de précaution, c’est comme une connexion internet haut-débit, on ne réalise sa valeur que quand on n’en a pas. Ne pas avoir d’épargne de précaution signifie que vous êtes à la merci de tous les imprévus de la vie, et que n’importe quel accroc fera dérailler vos prévisions financières !
Vous aviez prévu de partir en vacances cet été ? Oups, votre ordinateur est tombé en panne en contenant toutes vos données ! Il faudra sortir les billets et dire au revoir aux vacances (Mes condoléances si c’est un MacBook)…
Perte d’emploi, dégâts des eaux dans votre logement, arriéré d’impôt imprévu, réparation à faire sur votre voiture, problème médical non couvert, etc. Les exemples d’accrocs qui peuvent survenir sont impossibles à dénombrer, et à moins d’être Gontran Bonheur, il nous arrivera des problèmes qui nécessiteront beaucoup d’argent pour être réglés, autant y être préparé.
Mise en situation : un imprévu qui coûte 2.000 € à régler survient. Que faire ? Passer à découvert avec des agios à taux outrageux ? Emprunter à ses proches ? Vendre certains biens ? Liquider son PEA ?
Rendez service à votre conscience, et ayez toujours une épargne facile d’accès (sur livret A par exemple) à n’utiliser qu’en cas d’imprévu. Le montant à épargner dépend du niveau de paranoïa de chacun. Je vous conseille d’avoir entre 3 et 12 mois d’épargne de précaution.
Je le redis encore une fois : Epargnez-vous (lol) une leçon coûteuse, et constituez-vous une épargne de précaution. Vous dormirez mieux en sachant que, quand la vie vous jouera un tour, vous serez mieux préparés à le gérer ! »
4. Faire de l’épargne l’exception plutôt que la règle
“Don’t save what is left after spending; spend what is left after saving.” W. Buffet
Un changement de paradigme simple, mais terriblement efficace: l’épargne vient avant les dépenses, jamais après.
Pourquoi ? Pour la même raison qui fait que les bonnes résolutions n’ont pas de valeur : Parler d’épargner est facile, le faire avec discipline chaque mois est une autre histoire.
Aussi, les dépenses ne s’arrêtent jamais ! Il y a toujours un film à voir, une sortie entre amis, une “bonne affaire” dont il faut profiter, et au fur et à mesure que le mois s’écoule, notre mentalité passe graduellement de “Je vais épargner 200€ à la fin du mois, c’est décidé !” à “Finalement c’est pas si mal 23,72€ d’épargne…”
Alors mieux vaut s’épargner des débats mentaux inutiles et prendre les devants : On épargne au début du mois et on oublie que cet argent nous appartient. Notre futur moi nous en remerciera !
Pour aller plus loin, Benoit a fait le tour de la question dans cet article sobrement intitulé Le “Pay Yourself First”, mieux encore, il décrit ici comment automatiser le tout pour atteindre nos objectifs de long terme (On automatise parce que ça rend les choses plus simples, mais surtout parce qu’on a la flemme de tout gérer…)
5. Tomber dans le piège du Lifestyle Creep
Le passage au salariat (ou la réussite en entrepreneuriat) et la stabilité du revenu va certainement modifier notre comportement de consommation (phrase à la formulation un peu nulle). Bien sûr, tout Money Doctor mérite d’améliorer sa qualité de vie, mais attention à l’excès ! Le “Lifestyle Creep” (ou Inflation du style de vie en bon français) nous guette au détour…
En effet, combiner un revenu nouveau à un manque de budgétisation peut nous conduire à former des habitudes très néfastes:
- Contracter le “Jeleferaidemaintisme”, maladie qui frappe d’une amnésie temporaire toutes les questions impactant votre avenir,
- S’habituer à vivre au-dessus de ses moyens. Maladie difficilement curable, aux effets ravageurs en cas de perdre ou diminution de revenus. Et j’invite ceux qui se disent “Si ça m’arrive, je réduirai tout de suite mes dépenses et c’est tout”, à se renseigner sur les travaux de Milton Friedman sur la théorie du revenu permanent (et plus généralement sur l’effet de Cliquet),
- Perdre des milliers d’euros en intérêts composés, parce qu’on aura mis des années à guérir notre Jeleferaidemaintisme (Ce paragraphe vous donnera une explication chiffrée).
Pour s’en prémunir, pas de solution miracle. Il faut budgétiser, ou au moins avoir une réflexion honnête sur la valeur qu’apporte chaque dépense à notre bonheur: Sommes-nous en train de nous enfiler une dose de bonheur factice qui s’évaporera dans quelques heures, ou sommes-nous en train d’améliorer durablement notre vie ?
Pour les curieux, j’ai détaillé ma réflexion sur le Lifestyle Creep ici, après avoir fait quelques erreurs de “jeunesse financière”… Notamment un robot cuiseur multifonctions qui prend aujourd’hui la poussière après une douzaine d’utilisations… Mais j’ai la ferme intention de le remettre au travail et justifier son achat. Je posterai le prochain cheesecake que je ferai avec ici 😉
6. Contracter le Jeleferaidemaintisme
Dans la vie, il y a quelques décisions qui peuvent avoir un impact bénéfique formidable, pour un coût dérisoire. Certaines sont très simples, mais nécessitent d’une discipline de fer (Par exemple, ne boire que de l’eau) tandis que d’autres ne demandent qu’un instant de votre attention pour des bénéfices financiers significatifs.
Je pense plus particulièrement à deux points : Ne pas prendre date, et retarder son premier investissement.
J’ai tenté d’enseigner la voie du Money-Doctor à mes amis (avec des résultats mitigés), voici un exemple de discussion où j’aborde l’importance de prendre date :
Quoi qu’il en soit, prendre date est une de ces choses qui peuvent vous apporter une réelle satisfaction dans l’avenir proche. Personne ne dirait non à une petit réduction d’impôt n’est-ce pas ?
Si vous ne vous êtes pas encore renseigné dessus, cet article de Benoit fera l’affaire. En bref, prendre date sur les PEA et Assurance-vie reste particulièrement intéressant, on ne peut pas dire autant pour le PEL malheureusement !
Quant au fait de retarder son premier investissement, la dynamique est légèrement différente.
En effet, il faut déjà avoir une capacité à épargner (donc revenus > dépenses de base), puis il faudra trancher entre dépenser cet excédent, ou l’investir. On l’aura deviné, un Money Doctor choisira de l’investir, et ce, le plus tôt possible.
Pourquoi ? En bref : Intérêts composés + Investir le plus tôt possible + Régularité = Beaucoup €€€. Pour le détail, je vous renvoie encore à “4 erreurs qui retarderont votre indépendance financière” (Pas trop de recyclage non plus, sinon l’autre article sera jaloux).
J’espère que cette liste vous aura été utile. Si vous pensez qu’un autre conseil mérite sa place dans cette liste, dites-le moi sur Twitter ! 😊 Follow @Mounir_Jaafari et n’hésitez pas à faire un tour sur notre Instagram.
Photo de vignette par Devin Avery
Fan de technologie (Data Science, Blockchain, Tangle, Cybersécurité) et de finance personnelle, j’ai trouvé cette combinaison parfaite en crypto. Je navigue les marchés à grand renforts d’atay !