Comment devenir riche avant 30 ans ? Pour répondre à cela, nous nous demanderons s’il est possible de devenir millionaire avant d’avoir 30 ans.
Le titre est allécheur. Mais le but n’est pas de vous donner une méthode miracle. Je veux plutôt que vous réfléchissiez grâce à cet article à la nécessité d’adopter des objectifs réaliser, ou à changer votre réalité.
Sur le papier, ça n’a pas l’air trop compliqué
Cet article m’est inspiré par une conversation que j’ai eu durant les vacances avec l’un de mes meilleurs amis. Nous devisions monnaie quand soudain il m’a fait part de son souhait d’avoir un million d’euro de patrimoine avant ses 30 ans. Bref, d’être officiellement millionnaire, et vite.
Sur le papier, cela est tout à fait possible, sans avoir à gagner au loto ou devenir trader ou encore parrain de la mafia. Grant Sabatier, le fondateur de Millenial Money, est connu pour être passé en 5 ans d’une net worth de 2,26 $ à 1 million de dollars.
Je lui ai donc demandé comment il comptait s’y prendre. C’est alors qu’il m’a répondu qu’en fait il ne voyait pas trop comment faire, étant donné qu’il ne pensait pas gagner plus de 60 000 euros par an avant ses 30 ans. Il est utile de préciser ici qu’il est toujours étudiant et devrait commencer à travailler vers ses 24 ans.
Avait-il raison d’espérer ? Avait-il au contraire raison de douter ? Voyons cela plus en détail.
La nécessité de la projection
Une fois cela dit, il fallait d’abord vérifier ce que donnaient les chiffres pour savoir ce vers quoi il tendait. En premier lieu, ce salaire était-il réaliste ? Il allait sortir diplômé d’une grande école de commerce, avec des compétences en data analyst et en big data. Il n’est donc pas impossible que vers ses 30 ans il gagne 60 000 euros par an. Mais il ne commencera sans doute pas à un niveau aussi élevé. Nous avons supposé un salaire de sortie de 45 000 euros, qui monterait doucement vers 60 000 euros. Avec cette hypothèse, on obtenait 250 000 euros de revenus entre ses 24 ans et ses 30 ans. Une fois retiré le coût de la vie et les impôts, on tombait bien en-dessous, loin encore du million donc. Sans compter que nous étions partis du principe qu’il resterait célibataire.
Nous avons alors tenté de tordre les chiffres. Armés d’une feuille de papier et d’un crayon, nous avons ébauché une stratégie très agressive d’investissement immobilier. Le but était de renforcer le patrimoine brut grâce au levier de la dette. L’immobilier s’y prêtait tout à fait. Nos calculs nous ont conduit à lui faire acquérir 4 appartements hypothétiques d’une valeur de 100 000 euros, au fil des années. In fine, nous arrivions avec un patrimoine brut de 450 000 euros à 30 ans, mais une net worth de 225 000 euros.
Avoir des objectifs réalistes
Le propos n’est pas de savoir comment nous avons fait ces calculs, qui incluaient de très nombreux raccourcis (pas d’appréciation de la valeur de l’immobilier ou de l’épargne, pas de taux d’intérêt sur l’emprunt, pas de prise en compte du remboursement de son prêt étudiant, etc.). Globalement, nos calculs ne nous ont pas conduit à une estimation supérieure à 800 ou 900 000 euros. Donc a priori, nous en avons conclu qu’en l’état ce n’était pas possible.
Alors que faire ? C’est ici qu’il est crucial de réagir. S’il est certain de vouloir s’enrichir et qu’il sera un data analyst heureux dans les prochaines années, les hypothèses demeurent inchangées. Ce sont les objectifs qui doivent évoluer. Nous pourrions par exemple modifier le « avant 30 ans » en « avant 40 ans », et transformer le « 1 million avant 30 ans » en « 400 000 euros avant 30 ans ».
Cela peut sonner comme l’abandon d’un rêve ou un recul. Gardons en tête que 90% des Français possèdent moins de 400 000 euros de patrimoine net. Et seuls 3% ont un patrimoine supérieur à 1 million d’euros. Donc ces objectifs, même amoindris, demeurent extrêmement ambitieux au regard des autres ménages. Mais, et c’est le plus important, ils sont davantage réalistes que l’objectif précédent. Il faut au contraire se défaire de l’objectif précédent, car puisqu’il est inatteignable en l’état, il ne sera pas source de motivation mais source de stress et d’un sentiment d’échec. Ce qui n’est pas le but.
Mais abandonner l’objectif était-il la seule solution ?
Changer sa réalité
Dans notre discussion, la réalité s’opposant à l’objectif, nous avons modifié l’objectif, tout en essayant de tirer au maximum parti de cette réalité. Mais nous aurions pu faire autrement. Nous aurions pu changer sa réalité. Nous aurions pu atteindre cet objectif. Comment faire ?
Il nous aurait fallu aller plus loin. Une fois l’analyse précédente réalisée, il nous fallait abandonner ce chemin pour en dessiner un autre permettant d’accomplir cet objectif. L’objectif est ici premier, pas la réalité. Deux chemins s’offraient alors à nous.
Le premier chemin
Le premier était celui des revenus, de l’épargne et de l’investissement. Il est assez proche du scénario que nous avons testé, mais au-dessus. L’idée est de trouver le scénario lui permettant d’atteindre un million d’euros de patrimoine avant ses 30 ans grâce à d’importants revenus, dont la majeure partie serait épargnée puis investie dans des actifs à fort rendement net (de frais et d’impôts).
À la louche – oui ce n’est vraiment pas scientifique – il faudrait au moins qu’il double ses revenus anticipés. Pour cela, il faudrait que son salaire annuel moyen avant ses 30 ans passe de 50 000 euros à un peu plus de 100 000. Une rapide recherche à ce sujet a conclu qu’il aurait intérêt à devenir expat, ou à travailler à l’étranger.
Quoi qu’il en soit, il faudrait certainement qu’il ait une activité en freelance en side-job pour compléter ses revenus, mais aussi pour gagner de l’expérience, qui lui permettra éventuellement d’obtenir une promotion ou de pouvoir changer d’entreprise et être davantage payé. Ses revenus nets dépasseraient alors les 400 000 euros sur cette période, ce qui nous rapprocherait de son objectif patrimonial.
Le second chemin
Le second chemin est celui des actifs et du travail gratuit. Il part du constat que les grandes fortunes sont des fortunes professionnelles et entrepreneuriales. Ouvrez le classement Challenges des 500 plus grandes fortunes françaises ou Forbes. Ils sont presque tous chefs d’entreprise, mais de leur entreprise. Et c’est cela qui fait toute la différence. Prenons Jeff Bezos par exemple. Son salaire de CEO d’Amazon lui rapporte chaque année 1,6 million de dollars. De leur côté, les patrons du CAC 40 ont des rémunérations au moins égales et souvent supérieures à cela. La différence est que Jeff Bezos détient 16% d’Amazon. Il est l’homme le plus riche du monde et le premier centi-milliardaire de l’histoire moderne, avec une fortune estimée à 163 milliards de dollars à l’heure où j’écris ces lignes.
Bref, l’idée de ce second chemin est de tenter l’aventure entrepreneuriale. Il ne s’agit pas de devenir Bezos à la place de Jeff, mais de viser un enrichissement extrêmement rapide après quelques années de travail. Pour cela, deux solutions : fonder une entreprise ou rejoindre une startup en croissance qui distribue des actions à ses employés. L’enrichissement proviendra alors de l’augmentation de la valeur des actions au fil des levées de fonds, et se réalisera lors du rachat de l’entreprise – l’exit.
Pour conclure
Nous pourrions encore commenter longuement cette conversation, les calculs et les stratégies évoquées. Ou encore se demander si tout le monde est fait pour être entrepreneur, si ce n’est pas trop dangereux. Ou encore si tout le monde est fait pour être salarié et prendre sa retraite à 65 ans, si ce n’est pas trop dangereux. Cela n’est pas le but de ce post. Il était plutôt de vous faire réfléchir à la chose suivante : lorsque la réalité contredit vos objectifs, qu’ils soient patrimoniaux ou de vie, vous avez deux choix : modifier vos objectifs ou changer votre réalité.
Passionné par les nouvelles technologies, la gestion de patrimoine et la lutte contre le manque d’éducation financière, je suis à mes heures perdues un amateur de bons vins 🍷 Essayez donc un petit Moscato d’Asti lors de votre prochain apéritif…