Cet article est là pour vous aider à faire votre propre bilan patrimonial. Il est très long, mais vous verrez que suivre sa méthodologie vous permettra de faire le point.
Une petite précision, cet article ne contient aucun lien affilié.
Présentation
Le bilan patrimonial est la pierre angulaire de la gestion de patrimoine. Sans bilan, il est impossible de formuler des recommandations permettant de s’assurer que votre stratégie patrimoniale est alignée sur vos objectifs de vie. Il n’est en fait même pas concevable d’établir une stratégie patrimoniale sans bilan, car celui-ci peut permettre de détecter d’importants risques, ou des opportunités, sur lesquels nous reviendrons.
Ceux parmi nos lecteurs qui ont déjà rencontré un conseiller en gestion de patrimoine en ont déjà fait l’expérience, puisque c’est toujours la première étape de l’entrée en relation avec un CGPI (Conseiller en Gestion de Patrimoine Indépendant).
Nous vous proposons donc, l’espace d’un instant, de devenir votre propre conseiller en gestion de patrimoine. Vous pouvez commencer par télécharger votre grille d’audit patrimonial (ou bilan patrimonial). Cela ne saurait en rien remplacer l’analyse effectuée par un professionnel, néanmoins nous espérons que vous y trouverez matière à discussion avec votre conseiller, l’envie d’en rencontrer un pour approfondir les recommandations ou tout simplement que vous y verrez un peu plus clair.
Par où commencer ?
Nous n’allons pas vous mentir, effectuer un bilan patrimonial demande quelques heures de travail et un peu de préparation.
Si vous êtes prêt à le faire, commencez par rassembler les documents suivants :
- Contrat de travail ou statuts de votre entreprise,
- Cherchez vos contrats d’assurance (habitation – vous en avez forcément une même si vous êtes locataire car elle obligatoire – voiture, etc.),
- Rassemblez les contrats liés à vos emprunts (prêt immobilier, prêt étudiant, prêt à la consommation),
- Trouvez les contrats liés à vos placements financiers (assurance-vie, PEA, PEL, comptes bancaires, etc.),
- Avis d’imposition (ou simulation si vous déclarez vos revenus pour la première fois).
Il est également nécessaire que vous ayez un ordre d’idée de vos dépenses et revenus, ainsi que l’accès au solde de vos comptes et produits financiers. Le moyen le plus efficace pour avoir accès à ces informations instantanément est d’utiliser un agrégateur tel que Linxo, Bankin’ ou celui proposé par votre banque.
Enfin, mettez-vous au calme et loin de toute distraction afin de pouvoir faire consciencieusement cet exercice. Nous encourageons nos lecteurs et lectrices concerné(e)s à faire cet exercice avec leur moitié.
Vous êtes prêts ? On commence !
1 – Situation personnelle et familiale
Situation matrimoniale : il s’agit ici du régime légal vous liant à votre moitié. Il peut s’agir d’une union libre, d’un PACS ou d’un mariage (communauté légale réduite aux acquêts, universelle, séparation des biens ou participation aux acquêts). Sur ce dernier point, reportez-vous à votre contrat de mariage. Si vous n’en avez pas, vous êtes d’office soumis au régime de la communauté légale réduite aux acquêts. Les régimes matrimoniaux feront l’objet d’un article spécialisé.
Qu’en tirer ? Il s’agit de comprendre ce qui se passera en cas de séparation ou de décès en termes de droits de propriété. Ce régime doit aussi être adapté en fonction des activités des conjoints (si l’un est chef d’entreprise par exemple). Si vous estimez qu’il vous faut modifier votre contrat de mariage ou en signer un, prenez contact avec votre notaire.
Enfants : il s’agit ici du nombre d’enfants que vous avez, leur âge, leur situation (si certains travaillent par exemple).
Qu’en tirer ? Si vous attendez des enfants, c’est le moment d’anticiper l’impact que cela aura d’un point de vue patrimonial (hausse des dépenses, constitution éventuelle d’une épargne pour payer leurs études supérieures, etc.). Nous reviendrons sur ce point dans un prochain article. Si vos enfants sont dans la vie active ou y entrent, c’est aussi le moment de réfléchir à une donation de votre vivant qui vous permettra de transmettre une partie de votre patrimoine à moindre frais, tout en les aidant à un moment où ils ont normalement des projets mais peu de capitaux.
Testament : indiquez ici si vous en avez rédigé un, dans quelles conditions (avec l’aide de votre notaire par exemple), où il se trouve et ce que prévoient les clauses.
Qu’en tirer ? Si vous n’avez pas encore rédigé de testament, c’est sans doute le moment de le faire. Nous reviendrons sur ce sujet dans un article spécialisé et vous conseillons de vous faire accompagner par votre notaire pour sa rédaction.
2 – Situation professionnelle
D’une manière générale, il s’agit là des informations sur le contexte professionnel qui permettent soit de déterminer des opportunités soit des dangers, en lien avec l’accomplissement de vos objectifs de vie et la gestion de votre patrimoine.
Qu’en tirer ? Si vous travaillez à votre compte ou dans une entreprise en mauvaise santé financière, vous avez sans doute intérêt à renforcer votre épargne de précaution ou à en constituer une d’urgence si ce n’est pas déjà fait. À l’inverse, si vous êtes sur le point de recevoir une prime ou une augmentation, c’est le moment de l’indiquer pour réfléchir à l’affectation de ce complément de revenus.
3 – Situation budgétaire et fiscale
Plus vous disposerez ici d’informations de qualité, par exemple un suivi de vos revenus et dépenses sur les 5 dernières années, plus il sera aisé de compléter cette partie du bilan patrimonial et plus vous pourrez en tirer profit.
Ressources de la famille par nature de revenus : il s’agit ici de la somme de vos entrées d’argent, qu’il faut catégoriser (salaire, primes, intérêts, dividendes, plus-values sur placements financiers, aides, etc.). Essayez si possible d’avoir ces données sur au moins une année.
Qu’en tirer ?
Tout d’abord, nous pouvons identifier des motifs de danger si vos revenus dépendent excessivement d’une catégorie ou d’une personne. Si vous avez des enfants et que la quasi-intégralité de vos revenus proviennent du travail de l’un des parents, cela signifie qu’en cas de perte ou d’arrêt de travail, la famille fera face à un important stress financier. Il est nécessaire ici de se constituer une épargne de précaution et il peut être intéressant de souscrire à une assurance. Autre exemple, si les revenus de votre patrimoine représentent moins de 5% de vos revenus, c’est peut-être qu’il vous faut investir dans des supports plus rentables et augmenter votre capacité d’épargne, puisque selon l’INSEE les revenus du patrimoine représentent en moyenne 8,7% des revenus des Français (l’âge est en revanche un facteur très important dans cette comparaison).
Il est aussi nécessaire de comprendre si ces revenus sont réguliers ou non. Si vous exercez une profession libérale ou travaillez en freelance, il est fort possible que d’importants écarts de revenus soient constatés d’un mois à l’autre. Il est alors crucial de se doter d’un bon fonds de roulement, c’est-à-dire d’une solide épargne de précaution.
Enfin sur les aides, il faut tout d’abord vérifier que vous touchez toutes les aides auxquelles vous avez le droit. En moyenne, toute prestation sociale confondue, 10% des bénéficiaires n’en disposent pas. Très concrètement, nous avons autour de nous des amis étudiants qui n’ont jamais fait de demande d’APL. Ce n’est pourtant pas faute de le leur avoir rappelé. Ensuite, il faut aussi s’interroger sur les aides que vous pourriez perdre, par exemple les allocations familiales lorsque vous enfants grandissent, ou les APL lorsque vous commencez à toucher un salaire. Il s’agit donc d’anticiper l’impact de la baisse de ces aides sur votre capacité d’épargne.
Imposition des revenus : il s’agit du montant de l’impôt sur le revenu dont vous vous acquittez et de votre taux global d’imposition, ainsi que de l’IFI si vous en êtes redevables.
Qu’en tirer ? Le but ici est surtout de trouver un levier permettant de réduire la pression fiscale, tout en protégeant et développant votre patrimoine, conformément à vos objectifs de vie. Il faut donc mettre cette analyse en lien avec la partie 5 du bilan patrimonial qui porte sur les actifs détenus. C’est par exemple le moment de réaliser qu’on aurait intérêt à transférer une partie de ses titres dans un PEA (actions, obligations, tracker).
Situation fiscale latente : il s’agit des éléments et événements susceptibles d’influencer vos revenus et l’impôt dont vous êtes redevables.
Qu’en tirer ? Il est peu probable que vous soyez engagé dans un contentieux avec Bercy sur le montant de votre impôt. En revanche, c’est par exemple le moment de réfléchir à l’imputation des moins-values réalisées sur des placements mobiliers et immobiliers.
Imposition du patrimoine : il s’agit ici du régime d’imposition auxquels sont soumis les différents actifs qui composent votre patrimoine.
Qu’en tirer ? Cette partie est potentiellement très complexe. Le principe est que le rendement brut d’un investissement peut être écrasé par une fiscalité liée à votre situation personnelle, et que par conséquent il vaudrait mieux investir votre patrimoine sur d’autres actifs afin d’augmenter son rendement global. Très concrètement, si vous avez financé une dépense via un rachat sur une assurance-vie ouverte il y a moins de 8 ans, alors qu’il était possible de le financer autrement ou d’y renoncer, cette décision a eu un fort impact négatif sur le rendement de ce placement.
Dépenses de la famille par nature : il s’agit ici de la somme de toutes les sorties d’argent, réparties par grandes catégories. Pour simplifier l’analyse, vous pouvez utiliser les catégories suivantes : loyer, impôts, charges liées au remboursement des emprunts et train de vie.
Qu’en tirer ? Le but ici est de mieux gérer ses dépenses, afin d’augmenter sa capacité d’épargne, pour pouvoir notamment maximiser les intérêts composés lorsque cela est fait tôt. C’est aussi l’occasion d’étudier quelques ratios, comme le taux d’endettement (revenus / chargés liées aux remboursement des emprunts). Il ne doit en moyenne pas dépasser 33% de vos revenus. Si vous vous approchez de cette limite, il ne sera a priori plus possible de financer un investissement ou un achat par l’emprunt.
Capacité d’épargne : il s’agit ici du montant moyen que vous allouez à votre épargne chaque mois et de sa valeur relative par rapport à vos revenus mensuels.
Qu’en tirer ? Le plus simple pour l’analyser est de le comparer avec les données ci-dessous. Si vous êtes en-dessous de votre comparable, il est sans doute nécessaire d’analyser en profondeur vos dépenses afin de trouver des pistes d’épargne.
Âge Taux d’épargne moyen Montant moyen épargné chaque année Moins de 30 ans 10% 3 358 € 30-39 ans 15% 7 284 € 40-49 ans 20% 11 283 € 50-59 ans 23% 12 571 € 60-69 ans 8% 3 449 € 70 ans et plus 16% 5 093 € (source : INSEE et Observatoire des inégalités, 2011)
4 – Objectifs et enjeux
Comme nous vous l’expliquions dans notre manifeste, nous pensons qu’une stratégie patrimoniale n’a de sens que si elle sert les objectifs de vie des personnes qui détiennent ce patrimoine.
Cette partie est donc consacrée à la réflexion sur vos objectifs de vie, desquels doivent découler vos objectifs patrimoniaux. Au passage, si vous avez besoin d’une piqûre de rappel sur la définition de vos objectifs patrimoniaux, c’est par ici !
La grille d’audit contient quelques pistes de réflexion à ce sujet, qui vous aideront à faire votre propre bilan patrimonial.
5 – Actifs
Il s’agit ici de détailler la composition des actifs qui constituent votre patrimoine.
Immobilier : il faut ici détailler ses actifs immobiliers, leur valeur, leur nature (résidence principale, secondaire, parts de SCPI, etc.), leur mode de détention (en direct, via une SCI, etc.), leur pourcentage éventuel de détention (dans le cas d’une résidence de famille le plus souvent) et leur affectation (privée ou professionnelle).
Qu’en tirer ? Cette partie est l’occasion d’analyser si la composition actuelle de votre patrimoine immobilier répond à vos objectifs patrimoniaux et à vos objectifs de vie. Elle permet aussi d’étudier des pistes permettant de tirer un meilleur profit de ce patrimoine. Il peut s’agir de créer une SCI pour loger les appartements que l’on détient, de céder ses parts dans la maison de famille pour financer les études de ses enfants, etc.
Actifs financiers : il faut ici détailler ses actifs mobiliers, leur valeur, leur nature, leur rendement, leur date d’ouverture et leur imposition.
Qu’en tirer ? C’est l’une des analyses les plus importantes, car il est possible d’avoir un impact presque immédiat sur la composition de son patrimoine financier.
Tout d’abord, il faut classer ces actifs par catégorie selon leur niveau de rendement, de danger, de liquidité et d’imposition. L’analyse de la répartition du patrimoine financier par type d’actifs permettra de prendre immédiatement des actions correctives. Voici quelques exemples :
Problème Exemple de ratio / montant / produit financier Action corrective L’argent « dort » sur les comptes de dépôt Plus de 3 000 € sur ses comptes de dépôt Déplacer le surplus vers un fonds de secours (rainy day fund ou encore épargne de précaution) puis investir l’excédent Épargne peu liquide, pas de fonds de secours L’essentiel des actifs financiers sont des actifs peu liquides (assurance-vie, PEA, compte à terme) Réduire son flux d’épargne vers les placements peu liquides pour créer un fonds de secours puis ouvrir des livrets réglementés et les abonder Prise de risque trop importante L’essentiel des actifs financiers sont des actions (surtout si elles ne sont pas des actions de sociétés où investirait un « bon père de famille ») ou des cryptomonnaies par exemple Réduire son exposition, en réalisant notamment les prises de bénéfice qu’il est possible de faire, puis investir ces gains dans des actifs moins risqués En somme, tout est une question d’équilibre.
Actifs non financiers : il s’agit ici des objets et œuvres d’arts que vous pouvez détenir, mais aussi de métaux précieux ou bijoux.
Qu’en tirer ? Vérifiez que vous avez des certificats d’authenticité et qu’ils sont assurés si besoin.
Épargne salariale : il s’agit ici de votre PEE (plan d’épargne entreprise) ou de votre PERCO (plan d’épargne pour la retraite collectif). Ce sont des dispositifs mis en place par votre employeur. S’ils existent et qu’un mécanisme d’intéressement ou de participation est en place dans votre entreprise, vous pouvez demander à ce que ces sommes soient versées sur votre épargne salariale.
Qu’en tirer ? Si vous disposez d’un plan d’épargne salariale et que son rendement net est attractif, c’est sans doute le moment d’effectuer un versement complémentaire et / ou de demander à ce que votre employeur y verse votre intéressement ou votre participation.
Créances : il s’agit ici de l’argent que des tiers vous doivent. Par exemple un ami ou membre de votre famille auquel vous avez donné un coup de pouce pour financer son premier investissement immobilier.
Qu’en tirer ? Trois choses. En premier lieu, il faut s’assurer de la solvabilité de votre débiteur et de sa volonté de vous rembourser. En particulier si vous allez bientôt avoir besoin de l’argent que vous lui avez prêté. En second lieu, il est obligatoire de déclarer à l’administration fiscale tout prêt d’un montant supérieur à 760 €. Cela vous évite par exemple qu’en cas de contrôle l’argent emprunté soit requalifié en revenus. Le formulaire est disponible ici pour celles et ceux concernés. Enfin, en vertu de la prescription quinquennale, si vous détenez une créance sur une personne et oubliez de le lui rappeler pendant 5 ans, vous n’aurez plus le droit de la lui réclamer.
Au passage, la somme de la valeur à date de vos actifs vous permet de déterminer votre patrimoine brut. Pour info, le patrimoine brut moyen en France est de 158 000 €.
6 – Passifs
Nul besoin de s’étendre ici. Il faut juste que vous indiquiez chacun de vos emprunts les données suivantes :
- Montant total emprunté,
- Capital restant dû à date,
- Montant des mensualités,
- Taux d’intérêt (assurances comprises),
- Nature du taux d’intérêt (fixe ou variable),
- Durée restante,
- Organisme prêteur,
- Conditions éventuelles (différé, conditions sous lesquelles il est possible de réaliser un remboursement par anticipation, etc.).
Indiquez également si vous avez prévu d’effectuer un emprunt à court-terme, car cela affectera votre prévisionnel financier.
Qu’en tirer ?
Tout d’abord, en sommant la valeur à date de vos passifs, et en la soustrayant à la valeur de votre patrimoine brut, vous obtenez la valeur de votre patrimoine net, la fameuse « net worth » par laquelle jurent tous les blogs de finance personnelle outre-Atlantique (c’est un terme que nous utiliserons également). À moins que vous ne soyez étudiant / jeune actif et endetté, votre net worth doit normalement être positive.
Ensuite, en fonction du montant des taux d’intérêts et des assurances, il est sans doute intéressant de faire regrouper ses crédits ou de consulter un courtier en taux, afin de réduire ces dépenses, donc d’augmenter votre capacité d’épargne et de diminuer mécaniquement vos dettes et donc d’accroître instantanément votre net worth.
Si vous avez des prêts qui arrivent bientôt à échéance, c’est l’occasion d’utiliser la marge de manœuvre financière que vous allez retrouver chaque mois pour soit accélérer le remboursement d’autres prêts, soit emprunter à nouveau (pour acquérir de l’immobilier de rapport maintenant que vous avez fini de rembourser votre prêt immobilier par exemple) soit accroître votre épargne.
7 – Hors bilan
Intéressement / participation / stock-options / AGA (attributions gratuites d’actions) : il s’agit des mécanismes que vous détenez ou allez détenir. C’est une partie essentielle de votre bilan patrimonial mais où les informations sont souvent dures à trouver.
Qu’en tirer ? Tout d’abord, déterminez quand il serait intéressant d’exercez vos stocks-options et sous quelle forme (levée-cession immédiate, différée ou partielle). Il faut ensuite chercher à minimiser l’impact de l’exercice de ces droits en termes d’imposition. C’est en effet le moment de comprendre la fiscalité de ces mécanismes, car elle a pu évoluer ces dernières années, comme pour les AGA. Nous ferons un article consacré à ce sujet.
Retraite : recensez les organismes auxquels vous et votre employeur cotisez, estimez le montant de votre retraite future (avec et sans complémentaire) et l’âge auquel vous pourrez prendre votre retraite à taux plein. Vérifiez également que vous n’avez pas été oublié d’un ancien employeur. Des sites existent pour le faire automatiquement, comme on-agit-retraite.fr (nous n’avons pas testé le site à l’heure de l’écriture de cet article, mais le feront dans le futur).
Qu’en tirer ? Faites tout d’abord valoir vos droits dans le cas où un ancien employeur vous aurait oublié. Ensuite, comparez le montant de votre retraite avec vos dépenses actuelles auxquelles vous pouvez soustraire celles que vous n’aurez plus à honorer (certains emprunts, celles liées à vos enfants, etc.). Si le montant est trop faible, il est sans doute temps de souscrire à une retraite complémentaire, d’augmenter le montant de vos versements ou de préparer votre patrimoine (pour générer des revenus complémentaires lors de votre retraite).
Cautions / garanties : il s’agit des contrats sur lesquels vous avez donné votre caution ou apporté une garantie. Il peut s’agir du bail d’un enfant, du bail d’un ami, mais aussi de vos emprunts, notamment professionnels, ou vous avez apporté vos biens ou votre patrimoine en garantie.
Qu’en tirer ? Il est ici essentiel de comprendre l’exposition à laquelle ces cautions et garanties vous exposent, à la fois en tant qu’individu et que couple. Nous visons particulièrement ici la caution personnelle qu’un entrepreneur donne à son entreprise pour un emprunt professionnel. En cas de défaut de l’entreprise, l’exercice de la caution peut le conduire au surendettement, voire affecter toute la famille en fonction du statut du couple. Les cautions et garanties feront l’objet d’un article dédié. En attendant, si vous vous trouvez dans cette situation, nous vous conseillons de vous faire accompagner par un avocat pour renégocier les clauses de garanties.
Prévoyance entreprise et individuelle : il s’agit de vos contrats d’assurance et de ce qu’ils vous octroient à vous et vos héritiers en cas de maladie, invalidité ou décès.
Qu’en tirer ? Vérifiez que vos contrats ne font pas double emploi et si votre protection est insuffisante, rapprochez-vous d’un assureur.
Héritage à recevoir : il faut ici que vous indiquiez le montant des actifs que vous allez recevoir, leur nature (parts dans une SCI détenant le patrimoine immobilier de vos parents, assurance-vie, etc.), le délai d’entrée en jouissance et les actions éventuelles à prendre afin d’avoir le contrôle de ces actifs. Il est aussi nécessaire d’indiquer ici si des dettes vous sont transmises.
Qu’en tirer ? Dans le cas d’un héritage, la première question est de savoir si on l’accepte ou non. Dans le cas d’une donation du vivant ou d’un héritage accepté, il s’agit d’anticiper son impact sur votre imposition (vous pouvez devenir redevable de l’IFI par exemple ou assister à une augmentation de votre impôt sur le revenu du fait des revenus générés par ce patrimoine) et l’affectation que vous allez en faire (liquidation pour financer un projet ou un investissement ou intégration dans le patrimoine).
Le mot de la fin
C’est fini ! Bravo, vous êtes arrivés à la fin ! Vous avez fait votre propre bilan patrimonial. Nous espérons que cet article, en dépit de sa longueur, aura su nourrir votre réflexion sur vos objectifs de vie et sur la constitution de votre patrimoine.
L’article sera mis à jour au fur et à mesure de la publication des articles spécialisés sur les thèmes évoqués. Nous vous indiquerons lorsqu’il sera mis à jour, mais n’hésitez en tout cas pas à le consulter régulièrement.
Si vous avez repéré des améliorations à faire sur cet article ou sur la grille, n’hésitez pas à nous le faire savoir 🙂
Passionné par les nouvelles technologies, la gestion de patrimoine et la lutte contre le manque d’éducation financière, je suis à mes heures perdues un amateur de bons vins 🍷 Essayez donc un petit Moscato d’Asti lors de votre prochain apéritif…