Pourquoi investir et non juste épargner ? Comprendre cette question et y répondre est essentiel. Pour cela, nous allons vous expliquer la distinction entre l’épargne et l’investissement. Cette distinction vous aidera à gérer correctement votre patrimoine et atteindre vos objectifs patrimoniaux.
En un mot, pourquoi investir et non juste épargner ?
Épargner consiste à accumuler de l’argent tandis que l’investir consiste à l’employer.
Cette distinction est réellement fondamentale. En effet, si vous désirez vous enrichir grâce aux intérêts composés, il ne vous suffit pas d’épargner. Il faut utiliser cette épargne, donc l’investir.
L’idée est donc de mettre en place un cercle vertueux. Il s’agit d’épargner ses revenus et de les investir, pour les accroître. Cette croissance vient de l’augmentation des revenus de votre capital. Les revenus du capital sont aussi appelés « passive income ».
Focus sur l’épargne
Qu’est ce qui relève vraiment de mon épargne dans ce cas ? Est ce mal de trop épargner alors ?
En termes de stocks
Si on raisonne en termes de stock, votre épargne doit être votre épargne de précaution et votre épargne de dépense. L’épargne de dépense (ou « spaving ») est l’argent que vous épargnez en prévision d’un achat important à court-terme. Il peut s’agit de l’achat d’une voiture, d’un mariage, de vos vacances, etc. Elle doit se trouver sur des supports liquides. Les supports liquides sont ceux sur lesquels vous pouvez récupérer votre solde à tout moment. Attention, ils offrent souvent un faible retour sur investissement. Il s’agit concrètement de vos livrets réglementés, par exemple le Livret A.
Je vous conseille de ne pas conserver cette épargne sur votre compte de dépôt. La tentation de la dépenser serait forte ! Et il vaut mieux qu’elle soit placée à 0,75% qu’à 0%, même si cela ne vous enrichira pas vite. Cela vous protégera au moins contre l’inflation (1% en 2017 selon l’INSEE). Ne la conservez pas non plus sur des supports peu liquides, tels qu’une assurance-vie, ou dont la valeur peut fortement varier, ou qui sont soumis à une forte fiscalité, comme les actions.
Trop épargner, c’est alors accumuler une épargne de précaution supérieure à ce qu’il serait nécessaire plutôt que de l’investir. Ce n’est pas mal, c’est juste à optimiser. Après tout, autant que cet argent durement gagné travaille pour vous non ? La définition du niveau nécessaire étant propre à chacun, à notre sensibilité au risque et à l’irrégularité ou non de nos revenus. En règle générale, on voit beaucoup revenir la règle des deux mois, soit de salaire soit de dépenses. Si on devait fixer une limite à ne pas dépasser (pour celles et ceux qui en veulent une), je pense qu’il ne faut pas dépasser 6 mois de salaire.
En termes de flux
Ensuite, si l’on raisonne en termes de flux, votre épargne est votre taux d’épargne, c’est-à-dire la proportion de vos revenus que vous ne dépensez pas. Son niveau doit être apprécié par rapport à l’accomplissement de vos objectifs patrimoniaux. Un étudiant n’aura pas le même qu’un cadre supérieur, en théorie.
On entend souvent parler de la règle des 10%. À titre personnel je pense que c’est un bon départ quand on fait un budget ex nihilo, pour se forcer à épargner. Mais, encore une fois, ce taux doit être fixé et apprécié par rapport à vos objectifs patrimoniaux. Pour certains, il est compris entre 50% et 75% de leurs revenus (nous reviendrons sur ce cas quand nous vous présenterons comment prendre votre retraite à 50, 40 ou 30 ans).
Focus sur l’investissement
Par définition, vos investissements sont donc votre épargne employée. Elle n’est donc pas placée sur les supports mentionnés précédemment. Elle ne sert pas non plus à de futures dépenses ou à amortir un choc financier. Son but est de vous apporter des revenus complémentaires, afin de vous constituer un capital pour votre retraite, de préparer une dépense importante sur le long-terme (frais de scolarité de vos enfants, apport pour l’achat de votre résidence principale, tour du monde, etc.), ou encore de vous octroyer des économies d’impôts.
Ces supports doivent tous avoir un rendement supérieur à l’inflation (que ce soit leur taux d’intérêt ou les plus-values que vous pouvez en tirer). Il peut s’agir de votre assurance-vie, de votre PEA, d’un appartement que vous louez, de vos cryptomonnaies, d’un compte à terme, etc. Bon après les cryptos ont la vie dure en ce moment !
Pour finir, si vous avez bien fait votre travail d’audit de votre patrimoine et de définition de vos objectifs patrimoniaux, chaque actif dans lequel vous avez investi doit être lié à au moins un objectif patrimonial. Si vous avez des actifs orphelins, c’est sans doute le moment de repenser vos objectifs patrimoniaux et éventuellement de redistribuer vos investissements.
J’espère que cela vous aura permis de comprendre pourquoi investir et non « juste » épargner.
Êtes-vous du coup plutôt épargnant ou investisseur ?
Passionné par les nouvelles technologies, la gestion de patrimoine et la lutte contre le manque d’éducation financière, je suis à mes heures perdues un amateur de bons vins 🍷 Essayez donc un petit Moscato d’Asti lors de votre prochain apéritif…
Comments 1
Bonjour,
On ne pense pas assez à l’épargne salariale en effet ! Surtout avec les mécanismes d’abondement des entreprises + la défisc associée, il ne faut surtout pas négliger ce levier.
Quant à l’épargne de précaution, je suis d’accord qu’il faut viser 6 mois de salaire. Cela peut paraitre beaucoup, mais une fois que cette épargne est constituée, on n’y touche plus !
Cordialement
Karim